L’ASBL Ibuka Mémoire et Justice1 lance un appel aux autorités policières, judiciaires et politiques belges, notamment à Bruxelles, pour l’adoption de mesures adéquates visant à assurer la sécurité des rescapés du génocide des Tutsi vivant en Belgique et à sauvegarder la quiétude et la correction de tous les habitants du Royaume de Belgique.
En effet, un rescapé du génocide des Tutsi a été poignardé au cou dans la nuit de vendredi 27 au samedi 28 février 2009 par une personne soupçonnée d’avoir participé au génocide de 1994 au Rwanda. Il a été transporté d’urgence à l’hôpital Saint Pierre (1000 Bruxelles).
Les faits ont eu lieu au café “l’Ambassadeur”, ex-café “Le Safari”, situé en face de l’abattoir d’Anderlecht à Bruxelles. L’auteur des faits, connu sous le surnom de « Camarade », selon la victime, a déjà fait parler de lui dans les médias. Le magazine de la RTBF « Question à la Une » du 03/09/2008 sur « Les génocidaires rwandais sont-ils parmi nous ? » avait attiré l’attention sur lui, dans une séquence filmée dans ce café, alors appelé ‛‛Le Safari’’, en parlant des personnes soupçonnées d’avoir participé au génocide commis contre les Tutsi au Rwanda en 1994 et vivant en toute impunité en Belgique. Depuis lors, rien ne semble avoir bougé. Or, cela vient s’ajouter aux menaces dont certains rescapés sont victimes sans parler de l’assassinat d’une femme rescapée tuée avec une hache, en 2001, par son mari hutu dans la commune de Beersel.
C’est pourquoi l’asbl Ibuka réitère son appel aux autorités belges pour renforcer les moyens et accélérer les procédures judicaires permettant de clarifier les responsabilités des rwandais hébergés par la Belgique et soupçonnés d’avoir participé en 1994 au génocide des Tutsi au Rwanda. Ceci est d’autant plus urgent que ces actes de violences inqualifiables constituent une menace à l’ordre public et à la sécurité ainsi qu’à l’intégrité physique de tout être humain vivant sur le sol belge. Pour l’asbl Ibuka, « mieux vaut prévenir que guérir ». Aussi, elle demande instamment que la police et la justice puissent prendre des mesures drastiques exemplaires à l’encontre de l’auteur des faits. C’est parce qu’on le laisse faire que cet individu se croit tout permis…
Nous lançons également un appel à toutes les organisations citoyennes pour qu’elles soutiennent l’asbl Ibuka dans cette démarche afin d’éviter aux rescapés du génocide des Tutsi de revivre tous les jours le traumatisme des menaces subies en 1994 alors qu’ils tentent difficilement de redonner sens à la vie, de se reconstruire et de préserver la mémoire des leurs qui ont été assassinés sauvagement pour la seule faute de ce qu’ils étaient.
Gakumba Albert, président